Au refus global nous opposons la responsabilité entière
Saint-Henri, rue St-Antoine, Montréal, Québec 45.48519442267284, -73.58093766501605
Au cœur noir, le refus global, à l’entrée de Saint-Henri.
Dans la chambre noire du cœur noir, Saint-Henri révélé. Lieu où j’émerge.
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Noir, gris et rues. Ce que le vampire emporte des mots.
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Est-ce ainsi sans âme, avec un visage de glaise, que je sonne à cette porte et que je monte l’escalier.
Rideaux noirs, murs rouges.
Chambre au noir où sera révélé Le mal.
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J’entre au lieu sombre, au lieu très noir où sont des visages.
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De ce nœud sombre, où les lieux semblent assemblés. Vers la chambre claire, d’écriture, les visages.
Sur les murs, les pâtes des toiles, comme des baves de monstres, et au-delà des monstres , leurs regards.
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Dans ma chambre d’écriture, le rosé du lever de soleil.
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Le nœud d’écriture vers la chambre claire, le passage.
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Ce que qui s’agite dans le noir, je ne dirai pas l’obscurité, et qui nous hante, nos monstres.
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Qu’est-ce qui est ébréché? Qu’est-ce qui est cassé? Le tissu du monde?
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Les lieux ne peuvent revenir à leurs états antérieurs, il en est ainsi de la terre, s’imaginer pouvoir la retrouver telle qu’elle était sans les envahissements, nos envahissements, ceux du capital et de la marchandise, ou de nos inutiles dévastations.
Ce que je retrouve dans ma mémoire des lieux n’est plus. Leur recomposition en mots, en ce lieu où je me trouve.
La toile, le web, et même un livre dans toute sa matérialité, ne sont pas des lieux.
Le lieu est l’endroit où je les lis; immergé dans ses sons, ses odeurs, sa lumière ou son obscurité.
Est-ce que la littérature surgit du noir, du rien, de l’obscur, au sens du tao?
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La pâte de la toile du lieu auquel je viens d’accéder est dense et confuse, obscure. Elle recèle mes monstres et ceux des autres, affichés tels des globules d’une vie nocturne assumée.
C’est dans la nuit que le propriétaire des lieux vit.
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Dans le lieu qui contient toute la lumière, l’aurore devant mes yeux, ébloui, en le lieu de l’écriture.
Au lieu où je me conjugue à la lumière chaude de ce printemps.
14/04/2023
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Non pas accélération du temps, mais de la vitesse, de la mobilité.
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La chambre d'écriture au printemps, tout contre l'obscurité, la lumière des arbres depuis quelques jours ébréchés, aux branches tombées.
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Est-ce de l'obscurité que naissent la terre, les animaux? Est-ce ainsi ceux que pensaient nos ancêtres?
Dans ce salon, aux tentures de velours, la voix de celui qui parle en fumant, les cheveux embroussaillés, désirant nos obscurités. Le noir que je vais traverser et que je traverserai chaque jour, avec les autres, en nos aurores, ces corps qui émergent de nouveau à la lumière dans ce que nous appelons le jour.
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Le lieu de mes aurores est une chambre d'écriture.
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En elle je peux commencer à écrire cette obscurité d'où j'émerge.
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Condensé en un lieu Un visage au souffle rouge Sur le tableau embossé d'acrylique Luminescent de paroles non dites Contre le noir d'où émerge le corps Pour y retourner et respirer Une autre fois dans le geste de peindre Écrire sa mort au visage de l'horreur
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L'âme sans définition Autre que l'horreur d'un visage Qui dit la mort Une éternité de bave colorée Un affront À tout dieu incapable de prononcer sa douleur
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Fauteuil cramoisi Tentures noircies Pour le confort mortuaire des monstres Chacun assis attendant son tableau Serais-je un des dépositaires de l'obscurité Au ciel gris Saint-Henri Ouvrir la bouche dans la toile des yeux Le souffle ne vient pas à quiconque attend sa fin Dans son visage placardé au noir le plus glacé
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Il ne court qu'en lui-même Déjà essoufflé de sa course À l'arrêt non pas l'image les doigts Dans la pâte blanche sanguinolente La mort à toucher À cheval et en sueur pour le mur de couleur Nietsze dit avec plus d'ardeur Cette vie élucidée par nos monstres Piégés par eux nous qui sommes leurs pièges La toile tendue prend dans notre regard Une méthode pour faire surgir notre visage D'entre nos doubles et les coeurs amis
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De l'obscurité au coeur de soi, où le lieu advient .